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28 novembre 2006

Situation de l'inflation au Maroc

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Au Maroc, la conduite d'une politique monétaire prudente et d'une politique budgétaire restrictive a1240010958 favorisé le ralentissement de la création monétaire depuis 1992. Ainsi, le taux d'inflation, mesuré par la variation de l'indice du coût de la vie (ICV), a été ramené de 8% en 1991 à son niveau le plus bas en 2001 (0,6%) pour s'élever à 2,8% en 2002. Cette tendance du taux d'inflation a permis d'améliorer la compétitivité de l'économie nationale et de préserver le pouvoir d'achat des citoyens.

Le début de l'année 2003 a été marque par une nouvelle baisse du taux de croissance de l'ICV. Celui-ci s'est annulé au terme du premier trimestre avant de devenir négatif pour les mois d'avril, de mai et de juin de l'année 2003 (-0,1%, -0,4% et -0,3% respectivement après +3,4%, +3,6% et +3,6% à fin avril, mai et juin de l'année précédente). Cette tendance négative du taux d'inflation, la première depuis 1990, peut-elle donner lieu à un éventuel début de déflation ?

Celle-ci se définit, selon le Fonds Monétaire International (FMI), comme " un déclin soutenu d'une mesure agrégée des prix, comme l'indice des prix à la consommation et le déflateur du PIB ". Ce phénomène de baisse durable des prix peut être accompagnée d'une contraction forte de l'activité. En effet, de façon cumulative, la baisse des prix à la consommation réduit les marges des entreprises qui les répercutent sur l'investissement, les salaires ou l'emploi. L'anticipation de prix plus faibles dans le futur pousse les agents économiques à retarder les projets de consommation et d'investissement. Le climat d'incertitude conduit les capitaux disponibles à se réfugier sur les placements sans risques, tandis que les banques, confrontées a des défauts de paiement plus nombreux et à la baisse de leur portefeuilles d'actifs, restreignent l'offre de crédit.

Pour ce qui est du Maroc, malgré l'augmentation des revenus, notamment des ménages ruraux, la baisse des prix s'explique surtout par l'abondance de l'offre suite à la réalisation d'une bonne campagne agricole qui a stimulé celle des biens et services.

Nouvelles pondérations des groupes de produits dans l'indice général du coût de la vie


Les prix des produits alimentaires, dont la pondération s'établit à 44,8% de l'indice global, ont reculé de 1,7% à fin juin 2003 contre +5,7% à fin juin 2002. Le repli des exportations des produits alimentaires, au cours du premier semestre 2003, de 15,8%, après avoir progressé de 26,4% à fin juin 2002 a accentué ce recul.

En parallèle, l'indice moyen des prix des produits non alimentaires a vu son rythme d'accroissement reculer, à fin juin, de 2% en 2002 à 0,8% en 2003. Par principaux groupes de produits, celui des prix à l'habitation s'est replié de 1,5% en 2002 à 1% en 2003, suite aux mesures d'incitation pour accès au logement social. Il en est de même pour les prix des transports et communication (de 0,8% en 2002 à 0,2% en 2003), en raison du développement des nouvelles technologies de l'information et de la télécommunication (NTIC) qui a réduit de façon notable les tarifs des biens et services offerts. La même tendance est enregistrée au niveau de l'habilleraient de 1,7% en 2002 à 1% en 2003, ainsi qu'au niveau des équipements ménagers de 0,8% en 2002 à 0,2% en 2003, conséquent à la baisse des droits à l'importation.

Cette tendance à la baisse de l'indice global du coût de la vie devrait, probablement, s'inverser au terme de l'année 2003, ainsi qu'en témoigne l'accroissement de l'ICV de 0,2% à fin août 2003. Cette évolution, qui est d'abord attribuable à la vague de la chaleur qui a marqué les mois de juillet et août et à l'affermissement de la demande due à l'afflux des Marocains Résidant à l'Etranger, se poursuivrait au quatrième trimestre 2003, en lien avec la recrudescence de la demande pour les produits alimentaires durant le mois du Ramadan et le démarrage en octobre de la campagne diexportation des produits agricoles vers l'Union Européenne.

A terme, le prix de la composante " hors alim ntaire " de l'ICV devrait rester structurellement faible. En effet, les prix des biens échangeables sont appelés à reculer avec la concurrence internationale. De même, en raison de la poursuite du processus de libéralisation de l'économie, la hausse des gains d'efficacité dans les secteurs des services et de la distribution se traduirait, si ces gains ne sont pas distribués sous forme de salaires, par une diminution des prix.

En revanche, les prix des produits alimentaires continueraient à revêtir un caractère aléatoire, en raison de leur forte dépendance avec les performances de la campagne agricole.

Actuellement, les risques déflationnistes dans notre pays sont limites, voire même absents. Cependant, compte tenu des éléments qui précédent, il importe de revoir la qualité de l'ICV qui dépend de l'étendue des produits recensés, du choix des pondérations et de la prise en compte des changements de consommation et de l'année de référence choisie. Cette révision sera utile pour éloigner tout biais qui peut affecter l'analyse de cet indice en lien avec les autres variables économiques.

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